Le 24 août 2007, Gicerilla déposait sur son blog une note L'escarpin fuschia qui se terminait ainsi :
"...Quelques jours plus tard, le scénario recommence. Je sors de la douche, le vestiaire est déserté. Je m'avance vers les casiers et reste figée par la stupeur. Là, au milieu du couloir, devant mon casier ouvert trône telle une révélation divine l'escarpin fuschia droit ! Je regarde de toute part le vestiaire est absolument vide. Un rien inquiète je m'approche du soulier qui m'effraierait presque tant il est majestueux au milieu du rien qui l'entoure. Je le saisis, fébrile, comme l'on sortirait de sa châsse une relique vénérée et l'ausculte du regard. Pas de trace d'envoutement, de maltraitance, de souillure. Il est le même que la semaine passée, arborant élégamment son joli cuir rose foncé. Pourtant, entre la première de propreté et la semelle un interstice a été créé et je vois, glissé entre les deux, ce qui semble être un morceau de papier plié...
La suite, moi seule la connait et je vous la livrerai plus tard car, entretemps j'adorerais que vous toutes et tous qui me lisez et qui, au fil des mois m'avez prouvé que vous savez manier la plume avec humour avec cynisme, avec intelligence, avec créativité, avec poésie même, inventiez avec vos mots et votre imaginaire ce qui à bien pu se passer après...
Alors faites-moi plaisir, je vous défie, imaginez ! Ecrivez-moi la suite et je vous publierai sans censure une fois toutes les suites rassemblées"
"Alors faites-moi plaisir, je vous défie ... quelle provocation !" fut mon commentaire de l'époque, mais je suis joueuse et je lui ai écrit, et peu de temps après, elle a publié ceci que je dépose aujourd hui sur mon blog :
''Elle se croit seule. Elle ne m’a pas vue, dans l’ombre du vestiaire, invisible, comme souvent.
Je la regarde déplier le papier. Une rougeur me monte au visage. Elle va découvrir la folie du désir que j’ai d’elle, mes mots couchés sous le feu d’un fantasme insensé, désespéré…
"C’est moi, c'est toi.
Quand j'imagine tes mains sur moi, je ne contrôle plus rien. Des tabous j'en ai encore des tas. Difficile pour moi de te dire, de t'expliquer comment mon sexe palpite rien qu'à écrire ces mots. Compliqué de mettre des mots sur le désir qui monte, sur l'envie de caresses.
L’envie de baiser (s) vulgaire, voluptueux, indécent.
T'écrire que je glisse mes doigts sur mon sexe lisse, que j'ouvre mes lèvres pour y faire glisser un doigt. Un va et vient doux, plus rapide. Mes doigts suffisent souvent quand je pense à toi. Sinon je prends un gode, ni trop gros, ni trop petit, doux, il vibre doucement.
Et sans bruits ou à peine.
Et j'imagine qu'on me regarde, cette nuit tu me regardais faire, tu l'ignorais.
Et j'ai les doigts sur mon bouton, et le gode enfoncer qui va et qui vient.
Et je décolle.
Et je fais du bruit et des soupirs.
Et je mords mes lèvres de plaisir.
Et je jouis, parce que c'est toi."
Elle est si belle. Je détourne le regard, je n’ose la regarder plus, encore, la laisser me deviner, la laisser deviner que c’est moi la coupable, je n’ose anticiper sa réaction.
Cela fait des mois que je l’observe, que je nous regarde dans les miroirs, moi si banale et invisible, elle éclatante, source de vie et de plaisirs. Cela fait des semaines que l’idée folle de pouvoir l’aimer nourrit mes nuits de jouissances éphémères. Cela fait des jours que je cherche un moyen d’approcher sa lumière pour m’y réchauffer.
Femme, j’aime les hommes passionnément mais ELLE éveille en moi un désir si intense, terriblement troublant, unique et nouveau. Pas de ces fantasmes primaires et vulgaires qu’on étale à tout va car c’est dans l’air du temps. Non, je me consume d’un désir qui en vagues brûlantes me ronge, ça fait des jours …
Quand elle prend sa douche, quand je la regarde et qu’elle l’ignore, j’imagine que je pourrais enfin la rejoindre, que je pourrais enfin dessiner de mes mains sur sa peau satin des voluptés caressantes. Je voudrais lui faire fermer les yeux, la noyer sous le plaisir, découvrir ses formes sous mes lèvres, saisir ses mamelons dressés sous du bout de la langue, saisir à deux mains ses fesses divines et m’enfouir en son sexe frémissant et y goûter le jus sucré de sa féminité. Et la faire crier des soupirs, la faire soupirer des extases dans une jouissance éblouissante que j’irais déposer sur ses lèvres. Mon dieu qu’ELLE est belle, c'est de la folie.
Il faut que je parte. Je ne peux plus rester là, près d’elle. J’ai le cœur qui se noie. Elle va me voir. Je ne peux pas ne plus espérer, ne plus envisager, cela fait tellement de jours…
Je me détourne et avance vers la porte du vestiaire, silencieuse, invisible, comme souvent, une dame au milieu de femmes.
Une main sur mon épaule, un souffle chaud au creux de mon cou, quelques mots à mon oreille "le mot sur le papier il me semble qu'il serait dommage de le laisser ainsi, presque inachevé …"