Mon cher et tendre Amour, ces mots pour te mettre, enfin, face à la réalité que tu ne sembles pas vouloir entrevoir. Te souviens-tu de cette nuit d’hiver, où tu as joué à la sorcière ? Avec ce livre déniché au fond d’une boutique sombre, tu y étais entrée comme malgré toi, par curiosité, comme poussée par une force invisible. Cette nuit là, tu avais ouvert le livre sur un maléfice tout particulier, tu voulais qu’on t’aime, tellement. Consciencieusement tu as suivi à la lettre le rituel, allumé les bougies et murmuré aux démons l’incantation. Souviens-toi, Je t’en prie. La fin tragique qui aurait dut être sans issue. Je ne suis qu’une chimère, un être irréel, né de tes fantasmes de femme, je n’ai ouvert les yeux, un matin d’hiver, que pour t’aimer au-delà de tout, te sauver, bravant les feux de l’enfer, pousser par ton appel. Mais il m’est aujourd’hui impossible de rester, le prix à payer serait trop grand, car tu devrais mourir pour pouvoir me suivre et je ne peux l’envisager sans me sentir briser, je ne peux te faire vivre l’éternel tourment, la douleur perpétuelle d’une mort à tout jamais. Mon cher et tendre Amour, ces mots pour te dire adieu et pour te demander, te supplier, de ne plus jouer au creux de la nuit à appeler un prince avec le sang de tes veines. Je t’en prie du fond de mon agonie d’immortel.
Lucifer
* Un écho suite à une note du Chevalier Lancelot, un défi difficile, faut le dire, j'ai pris un chemin détourné, lié peut être à d'autres, croisés ici et là.
Illustration Lilyas, Lily
Commentaires
Lorsqu'on retire les métaphores, il demeure une belle preuve d'amour.
Enfin ... c'est que j'entrevois dans cet exercice de style !
J'allais dire : ça, c'est du Bougrenette tout craché, avec une pointe d'esprit chevaleresque en plus. Dans le mile !
Heureusement qu'il y a la photo de l'oeil pour combattre cette macabre découverte, la barre noire au milieu de la pupille lui laisse encore cinquante pour cent pour pouvoir ingurgiter ton texte, il a le temps de trouver le bonheur avant l'arrivée! En tout cas tu as de très beaux yeux! Le monde à la douleur ydillique c'est une poussière d'étoile, on y voit que du feu!
Tu n'aurais pas fait écrivain dans une autre vie , toi ? Texte judicieusement pensé et travaillé !! Rien à voir avec Verlaine ou Baudelaire mais un texte à la Bougrenette suscite autant de réflexions .... Bon , tu auras compris , j'aime beaucoup !!! Des bisous...
Tu as l'oeil cher Philo ;-)
Oh!, j'avoue c'est du comme j'aime, je me suis faite plaisir sur cet exercice.
N'y voir que du feu c'est finalement, Eric, ce que l'on se souhaite et il faut parfois aussi savoir fermer les yeux ;-)
Ecrivain ? Manue j'en suis bien incapable au delà de quelques lignes, je rame :-) et je suis ravie que tu aimes. Gros bisous choupette
Brrr ! J'en tremble, de plaisir, moi qui rêve de me faire dévorer par les flammes de la luxure ;)
(sinon, je remarque que la colonne de droite n'a pas été mise à jour depuis un moment, on va remédier à ça très vite)
Chère de ma chair,
Le supplice du feu n’en serait pas un.
Car comme vous, j’aime brûler de mille feux,
Cet incendie au fond du gouffre, ce filtre diablement empoisonné, je me le suis injecté aussi.
Lente sera votre agonie, profond sera mon plaisir.
"je n’ai ouvert les yeux, un matin d’hiver, que pour t’aimer au-delà de tout, te sauver, bravant les feux de l’enfer, poussé par ton appel".
Je préfère ne retenir que cela. Je ne supporte plus les adieux !
Gros bisous et excellente journée.
Brulante Fiso :-) pour la colonne sans l'ombre d'un doute elle va bientôt être mise à jour, on évitera le son, c'est tout ;-)
Gabin, vous déposez là un commentaire qui ne laisse pas de glace.
Je peux comprendre Dana, on en revient au fait de pouvoir fermer les yeux, savoir faire la part des choses pour ne garder que ce qui fait du bien ! Gros bisous à toi aussi et que ta journée soit belle.
"Mon cher et tendre aimé, je te réponds ce soir avec une plume trempée dans mon propre sang, au verso même du parchemin que tu viens de me faire parvenir. Je serai brève, car je veux que tu saches une chose : toute chimère que tu soies, "être irréel" ou pas,tu dois comprendre que mon amour pour toi est bien réel, et, de ce fait, tu vis malgré tout. La magie, la sorcellerie, le satanisme n'ont rien à voir là-dedans. A travers les mots, par-delà les mots, pardonne aux mots, aux maux qui nous ont unis, malgré toi, et à mon corps consentant.
Crois-tu donc que tu puisses disparaître, t'effacer de ma vie, simplement parce que tu le souhaites ? Ce serait trop simple. Moi seule, mon coeur seul, a le pouvoir de prendre cette décision. Que dis-je ? Même moi, je ne suis pas maîtresse de cet amour que tu as allumé en moi, et qui vit malgré toi, malgré moi, comme bon lui semble.
Quand j'aurai brûlé ce parchemin à la flamme d'une des bougies qui éclairent la pièce où je t'écris, mes mots, mes maux, Memo, s'envoleront. Et ils te toucheront. Je le sais. La mort ne me fait pas peur, si j'y suis avec toi. Ton "agonie d'immmortel", moi je pourrai, je saurai la transformer en extase mortelle.
Et si sur cette voie je me perds, si je perds, si je meurs, peu importe. Le poète Tennyson l'a écrit, pour moi, pour toi aussi, pour nous tous, un jour :
"Mieux vaut avoir aimé et avoir perdu
Que de n'avoir jamais aimé du tout."
Cheryl
Magnifique ... une réponse comme je n'osais l'espérer, un battement de cœur, je suis très touchée par ce rebondissement.
moi je suis comme Dana,
je n'aime pas les adieux
espèce d'agonie d'immortel
les adieux sont tout sauf cool
surtout ceux qui ne se disent pas
le desespoir est dans un tout petit panier
avec un gros noeud rose
ton texte est très beau
oui très beau
mais très triste aussi
il va falloir que tu écrives quelque chose de très rigolo après
ça pour rattraper...bisous bisous mia bella:)
rigolo ? ;-) je ne sais pas faire.
merci (tu as vu mon clin d'oeil dans ma nouvelle bannière pour toi ?)
pour les adieux, qui ne se disent pas, j'aime y voir comme un espoir, une porte se referme sans se verrouiller, mais bon c'est mon coté optimiste, un p'tit coté mais bon toujours là et tant mieux
gros bisous
oui tu as raison, les fins qui ne se disent pas vraiment restent ouvertes, tout est encore possible , ç'est de l'espoir, on peut encore rêver etc..etc..
ta nvelle bannière est très sympa ,est-ce mon oeil qui est en haut? :)
bisous à toi , ton blog est un délice de convivialité, sympathies reciproques, amitiés liées ou déliées mais si proches
merci bougre d'être là, :)
toi tu es derrière les baguettes et les bouts de trucs verts :-)))
Seule de toute façon rien ne serait possible, contrairement à certains je pense, je suis convaincue qu'un blog ne peut fonctionner que par les échanges, sinon on tourne en rond en se regardant le nombril, donc merci à toi d'être là et de participer au délice.
si ce n'est moi c'est donc ton oeil que l'on voit en haut!:)ouhouh! bouh bouh! je souffre (un peu) à la fac (mais bon comme dirait l'autre ..;j'avaisqu'àpas me compliquer la vie)bisous et bonne journée B.
c'est toi qui l'a voulu !
et j'admire sans réserve, courage, tu vaincras, on y croit
tu ne m'as jamais répondu, tu as un p'tit cartable ? :-)))
gros bisous et bon week end