"Non ce n'était pas une bonne nouvelle, j'avance encore en aveugle, sans informations, je crois que j'aurais préféré une échéance, même définitive, cette ignorance commence à m'épuiser, et même si je résiste encore, j'ai peur de craquer un jour, de ne plus supporter les accumulations, aux douleurs sans remèdes vont s'ajouter maintenant les privations, les examens, les hôpitaux, cette maladie ne me tue pas mais elle me pourrie la vie, je ne sais pas ce qui est le mieux. Ce ne sont pas mes 40 ans qui me font peur, ce sont les années à venir." Ca fait des heures et un jour que je rumine, en pensées que je n'ai pas envie de dire, mais à vomir ce que je ne peux retenir et les années au passé déchiré, et ce futur morcelé, d'impuissances. Epuisée oui et tellement fatiguée, de plus en plus, à résister, à battre les silences de mes frayeurs, à des heures que j'impose de toutes mes forces, de tout mon coeur, sans rien en dire ou à peine, depuis peu, pour créer une certaine réalité que je pourrais briser. Et au milieu de tout je les aime, ceux qui me font dire oui, à ça te dit, ceux que je retrouve au milieu des jours, qui posent sur mon calendrier des avenirs que je dois, qu'il me faut attendre, encore.