Gabriel ouvre les yeux,
Sur une sensation étrange,
Un arôme fantôme sur sa bouche un instant déposé.
Une senteur minéral dans l’air,
Il a dut s’assoupir quelques minutes,
La fumée de sa cigarette flotte encore autour de lui.
Dans sa main, une feuille où quelques mots ont été écrits,
« ta destinée est de trouver le trésor. »
Il ne comprend pas, Il n’a pas pu écrire ces mots,
Son seul stylo est vert et perdu au fond d’un tiroir quelconque.
Il lui préfère depuis longtemps l’ordinateur posé en ce moment sur le lit miteux.
Ce qu’il vient de lire a été écrit à l’encre noire,
D’une écriture appliquée presque scolaire.
Qui a bien pu écrire ces mots, un trésor et une destinée
Ca fait quelques années qu’il n’y crois plus
Lassé blasé, il a tout laissé derrière lui au fil des blessures.
Il traverse les jours, un sac plastique sur la tête, en étouffement spontané.
Sa vie est une tombe en marbre noir et froid,
Il a juste oublié d’y mettre une date de fin.
De nouveau son regard se porte sur les mots
« ta destinée est de trouver le trésor »
Un mot a été écrit en plus petit dans le coin de la page
Il déchiffre avec peine pour finalement dire à haute voix
« transfert »
et il disparaît ...
Commentaires
Mais combien ne se sont-ils pas perdus à poursuivre le mythique trésor de la destinée quand en soi réside l'être, et la vie, tout simplement, avec ses innombrables chemins et embranchement, à tout instant renouvelés ... :-)
Mr Quidam LAMBDA vous venez de tuer ma conclusion dans l'oeuf, je devrais vous en vouloir énormément pour une chose aussi terrible. Même pas ;-)
J'adore ! Comme les enfants j'aime les énigmes à résoudre et je trépigne avec acharnement jusqu'à ce qu j'ai trouvé ! Là, en vous lisant tout plein d'idées de suites possibles me sont venues ! Je bats des mains... Bougrenette, il me faut une suite, m'en fous, n'importe laquelle mais une suite où une fin... Avec un nom pareil, Gabriel, cela sera sûrement divin !
Ho, ben je suis désolé Bougrenette. Et merci de ne pas m'en vouloir ;-). Le miroir des mots nous entraine parfois dans un prompte écho. Trop prompte peut-être ...
Juste pour ma gouverne, débarquant ici impromptu, et n'ayant pas encore tout exploré, vos notes sont-elles à plusieurs temps ? J'avais perçu ce texte comme un tout en lui-même, contrairement à Gicerilla qui semble attendre un récit de ce qui se passe derrière le miroir de l'âme ... :-)
Gabriel, je savais que cela vous plairait Gi, quand à une fin, elle était envisagée, peut être, pas encore née, je retrouverais peut être un jour Gabriel dans l'une de vos notes ;-) et entre nous j'aime beaucoup le "m'en fous".
Quidam je ne saurais vous en vouloir vu la qualité et la justesse de l'écho. Non pas de notes à plusieurs temps, enfin pas vraiment, pas sur le moment en tout cas, et c'est justement les différences de perceptions qui sont moteurs de nouvelles idées.
La vie est un cerceau rouillé
qu'on abandonne le soir à l'angle des cimetières ,
La vie est un cerceau rouillé
que l'on roule dans les rues du village,
La vie est un cerceau rouillé
que l'on chante , et dont chaque saut est une bosse à notre coeur ,
La vie est un cerceau rouillé
que l'on tient à bout de bras dans la tempête des jours ,
La vie est un cerceau rouillé
qu'on abandonne le matin à l'angle des cimetières,
La vie est un cerceau rouillé
qui pend le long des tombes ,
La vie est un cerceau rouillé
que le sage contemple avec des yeux sereins .
Un cerceau rouillé ... l'image est particulièrement réussie et tes mots un beau cadeau Manue mais je crois que je ne pourrais jamais être sage.
Ces mots sont ceux d'un des poèmes que j'ai dû mettre en scène . Comme disait notre prof , il y a du bon à mettre de la poésie dans sa vie , ce que tu fais au quotidien me semble t il . Il ne m'a pas été donné pour rien , mais je suis comme toi , être sage en toute circonstance , celà est un défi que je n'ose même pas relever !! Qui le pourrait d'ailleurs ?