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2 - Gabriel, un matin

1a272d8fa4456858edb97ab02b9e0ebb.jpgGabriel, si je peux aujourd’hui raconter l’histoire de cet homme, c’est qu’il y a quelques années, j’ai croisé son regard et ses vies par hasard. Un matin, je l’ai aperçu dans le jardin d’en face, il avait la carrure d’un vaisselier ancien et sa patine aussi. Des muscles puissants se devinaient sous la chemise aux manches retroussées. La peau brûlée par le soleil et la vie au grand air. Sans âge, chaque rides tatouées sur sa peau, faisant de son visage un parchemin antique. Et son regard, si vous aviez pu voir son regard, une profondeur envoûtante, de celle qui vous fait plonger sans qu’on ait compris ni pourquoi ni comment. Il se tenait sous le vieil arbre au milieu des pétales de fleurs rosacées tombées sous la brise de l'aurore. Sa silhouette dans ce décor comme déplacée, il aurait été plus à sa place sur le pont d’un bateau ou sur le dos d’un chameau dans un désert brûlant, aventurier plutôt que jardinier. Ne se sachant pas observé, il a sorti une enveloppe de sa poche, elle semblait usée d’avoir été longuement manipulée, il l’a décacheté pour en sortir un papier jauni, après quelques minutes j’ai pu apercevoir quelques larmes sur ses joues et une terrible douleur au fond de ses yeux. La vision qu’il offrait alors était étonnante de fragilité contrastant fortement avec son allure la seconde d’avant. Mais ce moment est passé et il est retourné à sa tache, cherchant à débusquer les dernières herbes folles de ce petit jardin, n’arrivant qu’a faire fuir une phalène blanche. De cet instant est né le besoin viscéral pour moi de savoir qui il était, et pourquoi il pleurait ainsi seul en lisant un vieux bout de papier abîmé par le temps …

 

Commentaires

  • Ce texte est une merveille ! On dirait le début d'un roman. D'un roman qui accroche dès la première page... vite la suite !

  • Humm... pourquoi ai-je subitement l'impression que sur son corps quelques traces restent encore d'un plumetis douillet, pure et blanc comme celui ... Pourquoi parmi les pétales rosées, ai-je cru distinguer quelques plumes éparpillées ? Pourquoi, subitement s'est imposé à moi "Les ailes du désir"... encore, encore, je grille !

  • Macaron a trouvé les mots justes ; vraiment hâte de lire la suite !

  • Comme à chaque fois, c'est avec les regards que l'on chavire. Et avec les contrastes. Et avec tes mots et tes récits, décidément toujours aussi envoûtant. Je t'embrasse.

  • la suite, la suite ... vous en avez de bonne, elle arrive au fur et à mesure, j'ai jamais fait ça moi.
    avec des commentaires comme ça j'ai une peur bleue de vous décevoir. vous êtes durs et surtout très chouettes.
    Je t'embrasse aussi Oh!91 (et les autres aussi bien sur)

  • Laissez vos doigts libres de courir sur le clavier à leur guise. Les mots viennent à leur heure et le blog est un espace d'abord à soi, tout juste un peu partagé. Point de pression, point d'obligation ...

    La suite n'en sera que plus belle ... ;-))

  • :-) C'est pas faux, même si je dois reconnaitre que pour ma part, un blog sans commentaires, donc sans échanges est d'un intêret moindre, j'ai besoin de faire écho aux impressions, aux idées, aux humeurs des uns et des autres. Point d'obligation ça c'est une evidence. Merci Quidam de prendre le temps de passer par ici.

  • je viens lire tranquillement tes textes,
    et je me régale
    et merci pour le lien.
    bon week end à toi

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