Gabriel ouvre les yeux … déjà moins secoué que lors de son précédent voyage, il est assis contre un mur, il vérifie qu’il tient toujours le papier dans sa main serrée, et il regarde autour de lui, frappé par l’émotion, la peur, des gens par milliers courent paniqués … au loin une montagne, crachant une muée, la projetant haut vers le ciel, formant le tronc d’un arbre immense à la tête en rameaux, à la couleur changeante tantôt blanche, presque indécente, tantôt noir, fatale.
Gabriel devine un volcan au plus fort de sa colère, une cendre épaisse à en être presque solide comme ces éclats de rocher qui volent aussi, marqués par le feu d’un enfer qui veut sortir de terre. Et les gens courent, autour, cherchant la mer pour une fuite qui ne viendra pas, en l’absence de profondeur comme refoulée, fuyant-elle aussi cette terre qui s’ébranle. Partout des flammes qui embrasent les ténèbres, un jour comme une nuit trop sombre, trop lourde, marquée par les lueurs des feux sauvages. Le sol tremble lui aussi, en accord parfait. Les maisons s’affaissent, réduites en un instant à un paquet de décombres en vrac. La muée mortelle est blessée et de ses plaies jaillissent encore des flammes venues de nulle part ou peut être du souffle d’un démon cruel, frappant d’éclairs les simples mortels.
Gabriel réalise qu’il ne sent pas la chaleur, ni le vent, aucune douleur ne vient frapper son corps, il n’est qu’un simple observateur impuissant, face à un événement, mais pourquoi un tel moment, pourquoi le jeter ainsi dans cet instant de mort imminente.
Terre, mer fusionnent vite sous un voile de cendres qui s’étend comme un torrent, qui coule sur les traces des fuyards. Gémissements, cris, douleurs, les pleurs d’enfants et des hommes, cherchant dans le noir à se retrouver ou appelant la mort. Pères, mères, maris, femmes, fils, filles. Des mains se dressent dans des prières à des dieux absents en ces lieux, en cette nuit ultime.
A quelques mètres de Gabriel, une mère offre à son enfant, la chair de sa chair, un sarcophage pour ce dernier voyage, son corps en linceul, ses mains en caresses, sa bouche murmurant des mots d’amour, pour un dernier voyage. Et tout autour le paysage, la vie, disparaissent, comme sous un épais manteau de neige.
Etourdi, figé, toujours incapable de bouger, Gabriel se dit qu’il lui faut partir, et se doute qu’il trouvera maintenant sur le papier, de nouveaux mots, pour cette quête qu’il n’arrive pas à deviner, qu’il redoute mais étrangement la colère s’est estompée, et sur le papier il peut lire, toujours à l'encre noire, l'écriture appliquée presque scolaire :
« Ta destinée est de trouver le trésor »
« Le temps t’est offert pour y arrivé»
« 24 août 79, éruption du Vésuve, Pompéi disparaît, les habitant se préparaient à fêter les Vulcanalia sacrificiels pour amadouer le dieu du feu»
Et encore, en plus petit, en bas de la page "Transfert"… Gabriel disparaît …
Commentaires
Alors que des points chauds de nouvelles terres émergent, la subduction broie, ne rejetant que quelques résidus. La piste à suivre est encore longue ...
Là je m'épuise, je me craquèle, la chaleur intense sans doute ! La piste est longue et truffée de pièges et d'aléas. Mais quelle est donc cette aventure là ? J'halète, pantelante, m'assure qu'il est toujours devant moi. Ne pas le perdre pour enfin savoir...
j'me réserve la lecture intégrale de "Gabriel" pour un soir où les conditions seront toutes réunies... là j'vais aller récupérer d'une nuit blanche... c'est qu'on a plus 20 ans ma p'tite dame! ;-)
Une histoire sans fin ce Gabriel , en tout cas , il suscite bien l'intérêt le bougre !!
Gabriel me donne bien du mal je dois vous l'avouer, quand à savoir ... ;-) nous en sommes loin mais toute piste sera sérieusement étudiée.
les nuits blanches quand on n'a plus 20 ans, c'est le temps qui va plus vite que nous.
J'aime beaucoup...
je me verrais bien producteur de livre moi..
Moi aussi, ces quelques mots de vous ...
Je serais attaqué pour plagiat, quelle idée Francouas ! ceci dit Pline n'est plus depuis belle lurette ;-)
Comment ça plus 20 ans...? D'accord quelques années de plus, je veux bien, mais la photo et le sourire en haut à gauche ils ne datent pas d'une décénie, tout de même ?
N'empêche, les nuits sont peut-être blanches mais il en sort beaucoup de belles couleurs !
Faut en ajouter 18 au 20 et tu as le compte,
Le sourire me fait gagner quelques années :-))
Oui, ben on a le même âge (enfin, jusqu'à après demain..), t'es jeune donc !
CQFD :-D
Avoir une telle destinée offerte dans l'espace et le temps, pénétrer l'énigme comme on traverse la fin du monde, et aisni s'en remettre à un transfert aléatoire... Je vois en Gabriel notre impossible sursaut. Mais tu nous réserves un rebond ?
Quelqu'un a t-il vu Glaucus?
Un rebond surement, il y a tellement de choses à voir :-)
Glaucus était trop occupé à danser avec quelques sirènes au fond de la mer ;-)
Sur le chemin initiatique... Dans l'attente. Sereine
Vous en avez de la chance ma B. rosée, chez vous on aime ! :-)
Allons Gi ;-) sans remettre en cause la sincèrité des mots n'oublions pas qu'il y a une stratégie de conquête derrière, et le public visé n'est peut être pas celle auquel on pense.