En écartant quelques branches
Dans le silence, tu avances,
Te frayant un passage
Sans égarement.
Tu la découvres
Les yeux levés au ciel,
Posée là, oubliée,
Les bras brisés
Les genoux touchant le sol,
Pour une dernière prière.
L’herbe folle,
S’est enroulée,
L’a protégée
Légèrement camouflée.
Tu t’avances encore,
Cherchant déjà d’un regard,
Un mot, un nom
A donner à cet ange.
La pluie a dessiné
Des larmes sur ses joues,
Que le temps a tatouées.
Dans une caresse,
Tu cherches à effacer les marques,
Geste inutile et si futile.
Mais dans son regard toujours levé
Comme une reconnaissance,
Le soleil un peu complice.
Tu dois te résoudre,
Et dans un dernier mouvement
Tu la laisses,
Posée là, oubliée.
Tu t’éloignes
En écartant quelques branches …
Commentaires
La forêt est riche d'une vie qu'on peut omettre de voir.
Les arbres centenaires, robustes, calmes, bienveillants, eux n'oublient pas.
Où mieux se ressourcer qu'en ces lieux enchanteurs? On a tout à en apprendre !!
Des images à la John Boorman * subitement s'imposent. Le sang celtique en moi s'émeut, la forêt sans doute et ses milles mystères, ses druides cachés, ses secrets murmurants que seuls les initiés peuvent encore entendre. Et peut-être entre deux murmures percevrai-je les derniers mots vers le ciel sussurés !
*http://en.wikipedia.org/wiki/Excalibur_(film)
Tu t'éloignes,car tu as décidé d'aller quelque part.
Et personne ne te feras changer de chemin
Tu es un combattant
Dans le passé,tu as dû obeir aux ordres contradictoires de tes supérieurs,de tes amis
Et de ta conscience
Tu as dû trahir,te trahir
La fin était rarement heureuse
Tu avais soit fait ce que tu pensais pouvoir faire
Soit laissé le hasard décider
Et parfois,tu avais sombré
Tu sais que tu ne peux pas t'occuper de celle que tu viens d'apercevoir
Le bout de ton chemin finit sur une petite colline
Tu y dépose celle que tu portes,tu lui prépares un abri
Allumes un feu pour elle.
Mais en toi,tu crois entendre un appel
Tu la regardes dans les yeux,tu étends tes ailes
Et tu retournes dans la forêt
Elle n'est plus à l'endroit ou tu l'as rencontrée
Ses traces te mènent à une clairière,il fait déjà nuit
C'est la fête autour du grand feu,tu ne peux t'approcher
Ils portent des habits multicolores,ta tunique est délavée par le temps
Mais c'est le seul habit que tu aimes porter,tout rapiécé
Et tes ailes sont grises,leur forme irrégulière,pour avoir trop battu le vent.
Alors,tu te caches dans le feuillage d'un vieil arbre,pour attendre le jour
Pour ne pas gâcher leur bonheur
Et pour l'apercevoir,heureuse,riante,entourée d'admirateurs
C'est bien elle,à peine reconnaissable
Tu sens que,aller lui parler,lui demander pardon,tu n'y arriveras pas
Elle ne te verra pas,les autres ne te laisseront pas approcher
Le soir venu,tu descend au pied de l'arbre,pour soigner une blessure
Une entaille dans le bois,conséquence de la fête
Il ne te reste plus que peu d'énergie,peu de pouvoirs
Mais assez pour soigner un arbre
Dont les jours sont comptés
Ensuite,tu t'éloignes de la clairière,pour reprendre ton vol,lentement
Vers le rocher
Là,tu la recouvres de tes ailes
Tu lui fais le récit de ce que tes yeux on vu,de ce que ton oreille a entendu
Et,tout les deux,vous unissez vos pensées vers elle
Cette journée restera un mystère pour toi,elle le sait
Une larme coule sur ton visage
Et tu t'endors près de celle
Qui seule sait lire ton corps,et deviner ton coeur
Qui seule a le pouvoir de panser les blessures de ton âme.
Pour pemettre à tes ailes d'avoir la force de t'élever...
Histoires d'outre-mauve-roi.
> Gicerilla : Tiens c'est marrant, je pensais justement à Exaclibur, que j'ai bien dû voir quatre ou cinq fois, cet après-midi...
Guy, petit cachotier ... déjà les "Histoires d'outre-mauve-roi" c'est très fort, mais découvrir ton lien ce soir. Tu serais pas ascendant poisson pané par hasard ?
Je le prend comme un cadeau, merci.
Alex, Manue, Gicerilla vous avez su trouver de bien belles images pour l'oubliée.
@ Guy : je lis ce matin votre texte, groggy, une nuit sans sommeil. Et vos mots résonnent en moi, prennent une dimension onirique et je m'envole sur les ailes...
@ Alex : c'est étonnant et cela ne l'est pas... J'aime ces clins d'oeil de la vie, et sur le site de Bougrenette, ils ont encore plus de saveur !
Question de sensibilité Alex. Peut-être que de ce point de vue là ne sommes-nous pas si éloignés. Qui sait ?