Le cœur ailleurs et la raison je ne sais où, je me laisse aller à des pensées incontrôlées. Un vendredi soir quelque part, la soirée se prépare, sur un trottoir deux regards se croisent, par hasard et se figent sur un trouble. Le regard sombre, la peau gourmandise chocolat se devine sous la chemise entrouverte, un bijou d’ambre brille sous la lumière artificielle du lampadaire, différent. Les yeux se quittent espérant déjà un retour, autrement. Salle de restaurant, on s’active, on rit, on parle, on fait la gueule, ou comment être seule au milieu d’une foule. Les musiciens s'installent, accords, reprises de tubes qu’on fredonne sans y prendre garde, et des mains confiseries câlinent une guitare électrique, le regard dressé, dans mes yeux, illusion, l’angle est propice à une rêverie. Dans un sourire spontané, ses dents du bonheur clouent définitivement, mon fantasme au creux de mon ventre. Les minutes passent envoûtantes, sur un air de Toto, l’image de ses mains fines et agiles sur un autre instrument sans cordes, l’envie brûlante, d’offrir mon corps pour une partition aux notes aiguës de jouissance sous amplis. Besoin urgent de prendre l’air, une cigarette, la loi soudain en prétexte, pour justifier la fuite loin de cette chaleur impromptue, le sol inégal rendant la démarche, rehaussée de 10 cm, en clin d’œil, difficile, je file vers la sortie, à mi-chemin, un escalier monte, sombre, une corde tendue sur le mur, comme pour s’y hisser, tentation d’aller trouver là haut, une solitude, je m’y engage, aventurière, je devine derrière moi une présence que je n’osais envisager, n’osant me retourner ne pouvant qu'imaginer, j’atteins mon but, un palier en bois usé, une porte entrebâillée que je pousse d’un air décidé, l’ombre sur mes talons, le décor importe peu en cet instant. La musique fut belle, puissante, envoûtante, et sous les mains fines et agiles j’ai chanté de plaisir, trouvant sur ses lèvres gourmandes un tempo tribal et sur sa peau mystère la mélodie d’un refrain charnel. Sur mes sens reste encore un parfum étrange, l’éphémère d’une aventure ou d’une histoire, il était une fois, peut être, une rêverie, ou un souvenir, quand le cœur et la raison ne sont pas là, on aime autrement.
Sur un air de plaisir
Catégories : Il y a des désirs
25 commentaires
Commentaires
"quand le cœur et la raison ne sont pas là, on aime autrement"
Ah, Valounette, toujours ce talent de trouver des phrases qui qui restent dans la tête !
Tiens, j'ai mis un "qui" en trop...
"Kiki, reste ! :-D
Africa ! Un tempo tribal ce ne peut être qu'Africa !
Je l'ai eu en tête durant cette approche et cette montée vers le désir ...
Bougre de bon texte quand même !
Bisou saturé ;-)
Ha, Bougrenette, déjà avec toi je ne sais plus si tu nous entraînes dans un rêve ou bien si c'est du vécu, mais tant mieux, je dirais.
Je t'embrasse.
Dites chère B. Z'auriez pas l'adresse. A vous lire comme vous écrivez, je veux bien le hanter, moi, ce restaurant concert. Je veux bien le gravir, moi, cet escalier. Vous me donnez bizarrement des envies de coeur et de raison absents...
J'aime vos errances en général, Grenouillette, mais particulièrement celle de ce soir !
Tu as bugé Alexchoux ;-)
La phrase est née des commentaires sur la précédente note (petite remarque qui fait pas avancer le kiki mais bon ...)
Africa, j'aime bien l'idée qu'il y a eu ambiance musicale sans musique, Philo merci, bisous crunchs.
Je dirais aussi Dana, et si le vécu devient un rêve ou le rêve réalité, les limites deviennent particulièrement floues. Je t'embrasse aussi.
Pas d'adresse chère Gi, ou alors pour une ambiance différente, soirée privée, les musiciens étaient en option :-) il faut parfois oublier le coeur et la raison, surement un histoire de diapason et vous savez combien j'aime quand vous aimez.
Hmm ! quelle sensualité, quel fantasme ! je l'aurais saisie aussi, cette corde pour monter vers ce petit palier de bois usé. L'esprit d'aventure ?
en tout cas, entre le rêve et la réalité il reste tes bien jolis mots... douce façon d'amorcer la journée... petit bonheur du matin à ajouter à ma collec'! ;-)
quel texte, plein de sourire , de regards de tendresse , la vie à saisir c'est très beau et bien écrit, bravo B.
biz
Ambiance enivrante ...
Ca me fait penser à un morceau de texte que j'ai à dire :
.......
Goûter la lune
Et boire la mer
Toucher l'éternité
Caresser l'éphémère
Bisous
J'apprécie particulièrement tes "humm" Oh, et oui, à choisir je préfère l'aventure à l'ennui.
Ravie d'avoir permis d'ajouter un petit bonheur à ta collection Rouge.
If, j'avoue que le fait que tu puisses y avoir vu, les sourires et la tendresse, ça me comble et me rassure. Je t'embiz
Manue, j'adore ces mots et cet écho que je m'empresse de copier/coller ailleurs tellement ça colle à mon moi. ;-) Gros bisous
rêve ou réalité ... mais il reste la musique ... toujours la musique.
bises
un guitariste
La musique éveille les sens .... quel bel exercice de style, Bougre de nénette ;)
Luz le guitariste ;-) Bizaussi comme quelques notes en hiver.
Oui Fiso, faut reconnaitre que la musique et les sens c'est une bien belle association, Nénette te remercie (elle a hâte aussi, mais ça c'est une autre histoire ;-) )
Retour en blogosphère ... plus la quitter, pour pas rater des evasions comme celle là. Tes mots sont une musique.
Idem ;)
j'arrive apres tous le monde
tout a été dit !
le mélange charnel et musique est une belle recette à déguster et à exporter..!
bisous
Ouf, tu vois Macaron tu n'as rien raté ;-) merci
re Ouf Fiso, ça tombe plutôt bien !
Francouas, musicien aussi ;-) exportons donc sans modération. je t'embrasse
Clin d'oeil sur un air de plaisir:
Le cœur ailleurs et la raison je ne sais où, voilà l'apprentissage dans lequel j'éssaie de semer mes idées, leurs spontanéités et toutes leurs valises, elles n'en veulent pas , elles ne souhaitent être dévergondées par les lamentations peoples du dérisoire, c'est ainsi qu'elles les appelent. Elles préfèrent s'imprégner en silence de ces atmosphères bouche bée et bec cloué, relever toutes les astuces que les uns et les autres accolent à leur personnalité du moment et de ses éphémérides qui les font vivre en dépoussiérant leur secret. Elles refusent les nouvelles cordes à leur arc, elles m'en font voir mes idées, elles trouvent immonde de se tordre et se détordre avec les recettes de la banalité.Elles doivent aimer autrement du moins je l'espère, je crois savoir ou se base l'aire de leurs plaisirs mais voici qu'elles m'interdisent de réveiller l'écrin de leurs nuits pour taire la curiosité du jour.FerberEric
C'est un honneur de trouver ici un clin d'oeil de l'artiste, photographe et poète. Vos idées même si elles vous en font voir, savent certainement même si elles n'en disent rien, où trouver l'espace de leurs plaisirs et de jour comme de nuit c'est un apprentissage qu'il est plutôt aisé de suivre.
Elle est bien la musique que t'as mise en haut à droite (ça change de ce qu'il y a dans ton autoradio, arrrff :-p)
Elle est bien la musique que t'as mise en haut à droite (ça change de ce qu'il y a dans ton autoradio, arrrff :-p)
bon ca va j'avais compris ... ;-) pas la peine de le dire deux fois ! la musique "Upon This Rock – Jocelyn Pook" piquée chez Mr Dimanche.
Pas mal non plus ce que tu as envoyé, ça gratte bien.
J'aime ces lignes...
Il y en a d'autres que j'ai aimées, en silence, mais cette fois le plaisir fût plus fort que ma timidité. J'aime beaucoup ce que tu écris.
Et je dois reconnaitre que tes mots me font plaisir, et que tu as fait le pas que je n'ai pas encore fait chez toi, où j'ai tout lu, chez qui j'écoute, oreilles grandes ouvertes depuis quelques temps (ma phase découverte) M. merci.