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  • Érafle-moi

    1fe7b6a923c9fdb48c3b1d5243a9e6a0.jpgEffleure-moi d’un désir, parle à ma peau. Offre-moi la tendresse sur le bout de tes lèvres et ta force dans le creux de mes reins. Abîme-moi de tes mains, brise-moi sous le feu d'une envie en furie. Dessine-moi des arabesques dans le dos, une parure brûlante entre les seins et le ventre. Fais de moi une toile qu’un artiste, un peu fou, aura peint une nuit de griserie, à en perdre l’esprit. Caresse-moi d’un regard en oubliant l’indécence de mon corps animal. Permet moi la fièvre d’un délire des sens, accepte ma fin dans un cri de jouissance et embrasse-moi ...

  • 5 - Gabriel, Au coeur de la "Terre des dieux"

    a5eddd14292e6009ea992bdfe056ffc4.jpgGabriel ouvre les yeux … déjà moins secoué que lors de son précédent voyage, il est assis contre un mur, il vérifie qu’il tient toujours le papier dans sa main serrée, et il regarde autour de lui, frappé par l’émotion, la peur, des gens par milliers courent paniqués … au loin une montagne, crachant une muée, la projetant haut vers le ciel, formant le tronc d’un arbre immense à la tête en rameaux, à la couleur changeante tantôt blanche, presque indécente, tantôt noir, fatale.

    Gabriel devine un volcan au plus fort de sa colère, une cendre épaisse à en être presque solide comme ces éclats de rocher qui volent aussi, marqués par le feu d’un enfer qui veut sortir de terre. Et les gens courent, autour, cherchant la mer pour une fuite qui ne viendra pas, en l’absence de profondeur comme refoulée, fuyant-elle aussi cette terre qui s’ébranle. Partout des flammes qui embrasent les ténèbres, un jour comme une nuit trop sombre, trop lourde, marquée par les lueurs des feux sauvages. Le sol tremble lui aussi, en accord parfait. Les maisons s’affaissent, réduites en un instant à un paquet de décombres en vrac. La muée mortelle est blessée et de ses plaies jaillissent encore des flammes venues de nulle part ou peut être du souffle d’un démon cruel, frappant d’éclairs les simples mortels.

    Gabriel réalise qu’il ne sent pas la chaleur, ni le vent, aucune douleur ne vient frapper son corps, il n’est qu’un simple observateur impuissant, face à un événement, mais pourquoi un tel moment, pourquoi le jeter ainsi dans cet instant de mort imminente.

    Terre, mer fusionnent vite sous un voile de cendres qui s’étend comme un torrent, qui coule sur les traces des fuyards. Gémissements, cris, douleurs, les pleurs d’enfants et des hommes, cherchant dans le noir à se retrouver ou appelant la mort. Pères, mères, maris, femmes, fils, filles. Des mains se dressent dans des prières à des dieux absents en ces lieux, en cette nuit ultime.

    A quelques mètres de Gabriel, une mère offre à son enfant, la chair de sa chair, un sarcophage pour ce dernier voyage, son corps en linceul, ses mains en caresses, sa bouche murmurant des mots d’amour, pour un dernier voyage. Et tout autour le paysage, la vie, disparaissent, comme sous un épais manteau de neige.

    Etourdi, figé, toujours incapable de bouger, Gabriel se dit qu’il lui faut partir, et se doute qu’il trouvera maintenant sur le papier, de nouveaux mots, pour cette quête qu’il n’arrive pas à deviner, qu’il redoute mais étrangement la colère s’est estompée, et sur le papier il peut lire, toujours à l'encre noire, l'écriture appliquée presque scolaire :

    « Ta destinée est de trouver le trésor »
    « Le temps t’est offert pour y arrivé»
    « 24 août 79, éruption du Vésuve, Pompéi disparaît, les habitant se préparaient à fêter les Vulcanalia sacrificiels pour amadouer le dieu du feu»

    Et encore, en plus petit, en bas de la page "Transfert"… Gabriel disparaît …



     

    Très largement inspiré des lettres de Pline le Jeune
  • L'autre ou dialogue sans issue

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    - que fais tu ?
    - rien je le ramasse …
    - que ramasses tu ?
    - il était posé là …
    - quoi ?
    - juste un presque rien …
    - rien ?
    - un éclat de chaleur…
    - une étincelle ?
    - non, un point chaud …
    - chaud comment ?
    - un morceau de fournaise …
    - c’est petit !
    - oui mais il rayonne …
    - que vas tu en faire ?
    - je le protège de mes deux mains serrées …
    - pourquoi ?
    - pour ne pas le perdre …
    - à quoi bon ?
    - c’est un minuscule soleil …
    - et après ?
    - qu’importe … tu ne peux pas comprendre.
    - Prends moi pour une andouille …

  • Soirée d'hiver

     Le meilleur endroit pour se perdre c'est le plus souvent soit même, quand on s'enferme dans une réalité qui n'est pas forcément réelle mais tellement cruelle. Aucunes logiques dans tout ça et pas l’ombre d’une solution, une claque et des échos, les mots de maux éparpillés ainsi jetés. Une découverte et ses fils rosés d’or et d’argent tissent une bulle, transparence, entre connivence et avenir à définir en équilibre. A la trappe, un rien ironique les rêves et les désirs, les petites envies qu’on élimine mine de rien d’un geste lointain, on a le temps, c’est pas le moment, laisse moi un instant. On s’attarde sur une différence, dans un regard, un sourire sur sa bouche, ses mains, rire, naturellement le goût de ses lèvres et on envahie sa peau pour une suite qu’on s’offre comme un cadeau, même sans le papier brillant et le joli ruban. Je dessine d’un doigt une absence, tatouée sur mes sens, elle s’envole dans le chagrin de ce ciel qui pleure en goutte à goutte bruyant, sur la nuit comme des étoiles accrochées, capturées. Aimer c’est prendre des risques et comme une évidence ce « Pardon monsieur, est-ce que je peux vous toucher? » découvert comme une délivrance et on donne pour recevoir d’une manière ou d’une autre, sinon cela n’a pas de sens, comme une fleur papillon qui se fane sur l’hiver accrochée à sa branche sans espoir d'en-vole, elle tombera sur le sol. J’ai été trahie à l’insu de mon cœur, sans raison si ce n’est celle d’une plume qui écrit dans le sang des blessures. Au-delà de ma réalité que je ne souhaite pas exposer je dépose à ma façon des mots ici, un moi au travers d’autres, c’est pas faux ni vrai, juste quelques minutes sur le fil du temps qui passe sans que je ne me lasse de tricoter ainsi un pull au froid qui s’installe dans cette soirée d’hiver.

  • Un fait

    Des désirs, des envies, quelques rêves et des colères posées sur quelques tristesses qui traînent dans le fond, c’est le bordel dans ma tête, à en perdre les mots, encore. Il faut que je nettoie tout ça.

    Image hébergée par servimg.com

    PS : Pour les curieux, Rouge a une nouvelle bannière, c'est le bordel mais j'arrive encore à faire deux trois trucs, merci à elle de m'avoir permis ce petit plaisir et pour la redécouverte de Rébecca Dautremer, fabuleuse illustratrice.