Compose-moi, comme Je pense à toi, comme hier, il y avait tes yeux précipices et tes mains, les effleurements appuyés sur nos caprices, cède-moi, à donner vie à la chimère, aujourd'hui c'est le néant. Sans tarder je t'aimerais, une fois encore, tant, aliène-moi, abondamment. Je t'imagine toi, comme au passé de ces heures mosaïques, à ton dos tourné, dans un trouble silence impénétrable, à la lumière de ton infidélité impitoyable, tu t'en veux comme je te veux, trop fort, cruellement. Évoque-nous, toujours plus déments, insensés, dans le plaisir de nos peaux qui se touchent, et quelques chuchotements audacieux, de la caresse inconsciente, instinctive, qui se colle, se glisse, à l'envie de toi, assidue, là, ici, maintenant. Mon inclinaison, je veux tes lèvres, ton souffle court, entreprend-moi de tes audaces impudiques, comble mes vides de tes désirs vigoureux à en faire rougir nos mémoires, demain.
Aujourd'hui c'est l'absence mais je te médite d'une dérisoire perspective.
Illustration "sujet épineux" par Philo
Réduire au silence, ne rien imaginer, toujours, plonger dans un regard et s'y perdre, un peu, beaucoup, un trouble, qui perdure, sans usure, ne rien imaginer cette fois, dans tes yeux, sans voix, sous ta bouche, sans parole, ne plus savoir qu'en faire, et s'y perdre passionnément, je m'offre, sans bataille, sans avenir, dans mes souvenirs, je n'avais pas prévu, une larme, unique, glissant sur l'instant, surprenante d'ambigüité, qui se teinte à ta délicatesse timide et réservée, d'une douceur ténébreuse, vigoureuse. S'atrophier, s'y coller, se terrer, recroquevillée, dans la tendresse de ces gestes, je m'ampute de ta peau, qui m'attire obstinément, inlassablement, dans un souffle, un « c'est impossible » tragique, comme une comédie, se brise sur ma jouissance fulgurante, vivre, à contre cœur, d'un éternel pourrais je te perdre ainsi quand tu me quittes ? Sans toi comment pourrais encore imaginer mon conte de fée, mon histoire sans morale, ma faille.
Te souviens-tu de ce temps, qu'on a déchiré du bout des doigts, à pleine bouche, maux de cœurs, les nuits en tempêtes, nos yeux pour s'accrocher, se rapprocher, sur le fil de nos vertiges, au bord du gouffre, dans la détresse de ceux qui se perdent, avant d'avoir pu, su, se trouver. A l'attraction de ta peau, à l'imminence de nos jouissances, à l'affût, de nos entre-souffles, des battements désaccordés par nos ivresses, aux balbutiements déposés sur nos lèvres, qui se manquent, à se mordre, pour quelques traces, sanglantes, et quelques larmes. Le temps se déchire pour mieux se recomposer, et les morceaux éparpillés, parfois se redéposent, à l'heure d'une pensée qui se caresse d'un passé de toi.

« J'ai en mémoire des baisers, éternels, et des nuits d'amours, qui s'envolent au matin, inutiles » s'assoir sur ses envies, l'image est ce qu'elle est, mais elle a au moins le mérite de coller à la réalité. Ca me pèse, j'ai cru un instant me faire du bien, clairement, ce n'est pas le cas, j'hésite encore à abandonner cette inclinaison, ça semble pourtant facile, en théorie. Le cœur soupir aux corps à corps, que la raison détourne, tant bien que mal, sur quelques incohérences, indécentes. Quand minuit sonne d'une jouissance imaginaire, c'est sur ma peau que tes lèvres se posent.
S’il te plait, prends moi dans tes bras, prends moi contre toi. Murmure à ma bouche, à m’en couper le souffle. Je me ferais douce, pour cueillir sur tes lèvres, les mots qui touchent. Même si c’est éphémère, je saurais le faire, même si c'est précaire, je pourrais m'y faire. S’il te plait, Laisse moi découvrir, le grain de ta peau, je me ferais plume, pour y dessiner un désir, griffonner une envie, conjuguer quelques vertiges. Et des erreurs. Serre moi fort, je trouverais ma place, prend moi sur ton cœur, pour effacer mes peurs,