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  • 3 - Gabriel, le cadeau

    5a9b3f98f78b20a21b6689b7053de389.jpgGabriel ouvre les yeux …

    La nausée au bord des lèvres, et une main crispée sur le bout de papier. Que c’est-il passé, où est-il, il se sent très mal n’arrivant pas à fixer son attention sur ce qui l’entoure, espérant retrouver sa chambre de motel sordide, appréhendant surtout que cela ne soit pas le cas et il referme très vite ses paupières occultant ainsi son regard, pour quelques minutes, le temps de reprendre son souffle et ses esprits.
    Il s’est senti disparaître, comme vaporisé, chaque cellules de son corps se séparant les unes des autres, il a encore dans la bouche le goût acide et amer de la terreur d’en être conscient, réellement et totalement et il a surtout sur le cœur ce pitoyable regret d’avoir à nouveau ouvert les yeux, que ce voyage n’ait pas été la fin qu’il attendait depuis si longtemps.
    Et maintenant il devine son corps reposant tant bien que mal sur le sol, il entend le vent qui joue avec des arbres, la musique d’une eau qui coule, il la devine là sur sa droite, il a soif, infiniment, cruellement, il sent des odeurs qui l’accrochent, oubliées depuis longtemps, la terre humide, les fleurs, l’air lui-même et son parfum incomparable, la douceur de sa caresse sur sa peau et cette sensation d’être offert à une nature chaleureuse et tendre, d’être blotti au creux de sa fraîcheur, d’être lové au plus profond d’un amour.
    Gabriel ouvre les yeux …
    Sur un toit de verdure, des étoiles de ciel se devinant à peine, et des oiseaux filant pour disparaître ensuite. Rien d’humain autour de lui, comme une évidence. Il se redresse, avec difficulté mais reste assis bien incapable en cet instant d’en faire plus et encore moins de combattre l’impossible, il est ailleurs dans un lieu qu’on ne peut même plus trouver sur terre, ça fait quelques années que les arbres ont disparus, les oiseaux également. L’eau ne coule plus librement et le vert n’est maintenant qu’artificiel.
    Il regarde le papier, de loin, sans oser, timidement, il le retourne et le retourne, il se souvient des mots, doute soudain, hésite mais il lui faut les relire.


    « Ta destinée est de trouver le trésor »
    « Le temps t’est offert pour y arrivé»


    - Le temps ? comment cela est-il possible ?

    Gabriel vient d’hurler cette question.

    - je refuse le temps, votre temps et cette magie que je n’arrive pas à comprendre, je vomis votre destinée, je crache sur votre trésor et votre « transfert » vous pouvez vous le co…
    Et il disparaît …

  • 2 - Gabriel, un matin

    1a272d8fa4456858edb97ab02b9e0ebb.jpgGabriel, si je peux aujourd’hui raconter l’histoire de cet homme, c’est qu’il y a quelques années, j’ai croisé son regard et ses vies par hasard. Un matin, je l’ai aperçu dans le jardin d’en face, il avait la carrure d’un vaisselier ancien et sa patine aussi. Des muscles puissants se devinaient sous la chemise aux manches retroussées. La peau brûlée par le soleil et la vie au grand air. Sans âge, chaque rides tatouées sur sa peau, faisant de son visage un parchemin antique. Et son regard, si vous aviez pu voir son regard, une profondeur envoûtante, de celle qui vous fait plonger sans qu’on ait compris ni pourquoi ni comment. Il se tenait sous le vieil arbre au milieu des pétales de fleurs rosacées tombées sous la brise de l'aurore. Sa silhouette dans ce décor comme déplacée, il aurait été plus à sa place sur le pont d’un bateau ou sur le dos d’un chameau dans un désert brûlant, aventurier plutôt que jardinier. Ne se sachant pas observé, il a sorti une enveloppe de sa poche, elle semblait usée d’avoir été longuement manipulée, il l’a décacheté pour en sortir un papier jauni, après quelques minutes j’ai pu apercevoir quelques larmes sur ses joues et une terrible douleur au fond de ses yeux. La vision qu’il offrait alors était étonnante de fragilité contrastant fortement avec son allure la seconde d’avant. Mais ce moment est passé et il est retourné à sa tache, cherchant à débusquer les dernières herbes folles de ce petit jardin, n’arrivant qu’a faire fuir une phalène blanche. De cet instant est né le besoin viscéral pour moi de savoir qui il était, et pourquoi il pleurait ainsi seul en lisant un vieux bout de papier abîmé par le temps …

     

  • 1 - Gabriel

    8188ff2c170954b2e200c9d8ff6686a6.jpg

    Gabriel ouvre les yeux,
    Sur une sensation étrange,
    Un arôme fantôme sur sa bouche un instant déposé.
    Une senteur minéral dans l’air,
    Il a dut s’assoupir quelques minutes,
    La fumée de sa cigarette flotte encore autour de lui.
    Dans sa main, une feuille où quelques mots ont été écrits,
    « ta destinée est de trouver le trésor. »
    Il ne comprend pas, Il n’a pas pu écrire ces mots,
    Son seul stylo est vert et perdu au fond d’un tiroir quelconque.
    Il lui préfère depuis longtemps l’ordinateur posé en ce moment sur le lit miteux.
    Ce qu’il vient de lire a été écrit à l’encre noire,
    D’une écriture appliquée presque scolaire.
    Qui a bien pu écrire ces mots, un trésor et une destinée
    Ca fait quelques années qu’il n’y crois plus
    Lassé blasé, il a tout laissé derrière lui au fil des blessures.
    Il traverse les jours, un sac plastique sur la tête, en étouffement spontané.
    Sa vie est une tombe en marbre noir et froid,
    Il a juste oublié d’y mettre une date de fin.
    De nouveau son regard se porte sur les mots
    « ta destinée est de trouver le trésor »
    Un mot a été écrit en plus petit dans le coin de la page
    Il déchiffre avec peine pour finalement dire à haute voix
    « transfert »
    et il disparaît ...

  • Terminus


    podcast

    Merci à Monsieur Dimanche pour cette photo, encore une que j'ai beaucoup, beaucoup aimé, une question d'atmosphère et de lumière, de lignes aussi ;)

    Image hébergée par servimg.com

    Ne rien regretter,
    Pas même cette déchirure,
    Douloureuse meurtrissure.
    Pour arrêter son errance
    Il a fallu partir,
    Pour ne pas le voir revenir,
    Construire son lendemain
    Pour mon effacement,
    Doucement.
    Goût amer,
    Et doutes vulgaires,
    N’avoir aucun droit
    L’envers d’un endroit
    Maladroit.
    Et j’ai jeté dans la valise,
    Tous les souvenirs, en vrac
    Les uns sur les autres, trop vite
    C’est lourd, trop lourd.
    Je la tiens à deux mains
    Pour ne pas tomber.
    C’est un terminus, la fin d’un voyage.

  • Petit scénario entre amants

    7f1a505a78a094fcae2163fd39e153ec.jpgQuand il entre, elle lui impose le silence d’un baiser vorace, gourmand, qui ne semble plus avoir de limites si ce n’est celle de leurs respirations qu’ils n’arrivent plus à reprendre.
    Elle lui referme la bouche d’un doigt :
    - tu me voulais maîtresse, ne dis rien et laisse toi faire, laisse moi disposer de toi, mon désir sera ton plaisir.
    Elle le pousse tendrement vers le grand lit qui prend toute la place dans la pièce si petite, on ne voit que lui, elle l’arrête et commence son effeuillage, le pull, un baiser , le tee shirt, un baiser, la ceinture, un baiser, le pantalon, un baiser sur son sexe qui se dresse dur et tendu sous le sous-vêtement qui peine a le contenir, elle se glisse à ses pieds, les chaussures et les chaussettes volent, elle remonte sur sa nudité, parcourant sa peau de sa langue, tournant autour comme un animal, en respirant son odeur bruyamment, elle l’allonge sur le lit, plongeant dans son regard voilé par l’anticipation de ce qu’il n’a même pas eu a attendre, il n’y a plus rien a dire.
    Elle laisse tomber le déshabillé de satin blanc, qui s’entortille sur le sol comme une fleur de lune.
    Il tend un bras, une main pour la faire venir a lui, elle le retient :
    - tu me voulais dompteuse, ne bouge pas et laisse toi faire, laisse moi te faire l’amour, tu seras mon plaisir et je serais ton désir.
    Et elle l’a aimé comme jamais on l’avait aimé, goûtant son essence à la source, le faisant vibrer et crier, chaque centimètre de sa peau de femme a aimé chaque centimètre de sa peau d‘homme. Elle s’est fait jouir à son sexe, se glissant, va et vient charnel et fusionnel, le chevauchant amazone d’un autre temps, sa bouche l’a tellement aimé qu’elle lui a offert dans un baiser sa semence douce et acidulée, don du plaisir, don du désir. Elle l’a tellement aimé qu’il a cru en mourir, frôlant la mort, petite mort, et les cris ont déchirés la nuit, elle et lui symphonie éternelle, vulgaire et pourtant si belle.
    Le sommeil les a pris au petit matin, sur un rayon de soleil ils ont ouvert les yeux, dans les yeux, sur un sourire, elle s’est blottie au creux de sa chaleur, de ses bras, la bouche à son oreille :
    - Bonjour mon amour ...  tu m’écriras demain ou un jour à venir, ce que tu as ressenti cette nuit. Un jour sans prévenir tu m’imposeras le silence toi aussi. Et ainsi notre désir sera notre plaisir, l’un et l’autre pour nous. Mais je ne veux pas attendre, je ne veux pas souffrir sur des espérances, je veux que ça arrive comme ça, par hasard, je ne veux pas taquiner mes envies avec des fantasmes une fois par mois, je veux vivre et t’aimer comme je peux et non pas t’aimer pour vivre un peu.


    podcast
  • Je râle

     Ce soir je râle … pour changer !
    Je râle pour différentes raisons, diverses et variées voir avariées, je ne sais pas si je l’ai déjà dit mais je suis une râleuse, une vrai, une bruyante, une qui fait du bruit, j’ignore pourquoi sur le blog je ne le fait pas ou rarement, mais ce soir je râle …
    Je râle car j’ai oublié mon téléphone portable sur mon bureau, alors que peut être, on sait jamais, on pourrait avoir envie de m’envoyer un sms super sympa ou adorable, voir les deux ou de me passer un p’tit coup de fil juste pour le plaisir de m’entendre râler, bah oui j’ai des amis vraiment conciliants qui m'adorent par dessus tout, et à l'idée que ce petit message sympa et adorable passe la nuit tout seul, perdu, sur un bureau, dans le noir et le froid, je pleure !
    Je râle car j’ai compté, calculé, me suis déconcentrée un peu, en calculant les indices, les analyses comparées, les hommes, les femmes, les catégories, les pourcentages, les entrées, les sorties, pour cette nao qui n’est presque pas obligatoire car un accord n’est pas envisageable ni même indispensable, aller hop procès-verbal de désaccord et on en parle plus.
    Je râle car ma messagerie Hotmail qui me donne satisfaction depuis de nombreuses années, bah là pour le coup c’est problème sur problème, ce soir ou on ne me reconnaît pas (merde fait chier) ou si oui les mails ne partent pas car le serveur trucmachin ne fonctionne pas, mais j’ai des mots d’amour ou cochons a envoyer moi  (ou à recevoir) !!! Faudrait voir à faire le nécessaire rapidement et dans les meilleurs délais.
    Je râle car mon carma, je me demande si lui aussi il fait pas une erreur, ou il ne m’a pas imprimé correctement ou il a décidé de me contrarier juste pour m’agacer, sur que c’est un vicieux.
    Je râle car j’ai envie de vapeur, de savon noir et que j’ai rien de tout ça sous la main.
    Je vais vous dire, la vie, elle est injuste de temps en temps et j’ai pas parlé des grèves et de tout ce qui m'agace ces derniers jours, après tout il y a aussi énormément de choses magnifiques par ailleurs qu'on apprécie encore plus.

  • Ombre


    podcast
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    Transparente,
    Les regards glissent
    Sans s'attarder
    Lassés, blasés
    Préoccupés ou trop occupés.
    Elle reste là,
    Les regardant passer,
    Les regardant s'aimer
    A se séduire,
    Inlassablement
    Un peu, à la folie,
    Passionnément, pas du tout.
    Elle se faufile,
    A contre courant
    En s'émouvant
    En embrasements
    Jusqu'à l'indécence.
    Elle n'est qu'apparences,
    Dans sa transparence
    Elle deviendra absente
    Et les regards glisseront
    Sur une nouvelle ombre à ignorer.