D’être hanté par mes vieilles obsessions cela me rassure.
Mieux vaut un cauchemar apprivoisé, que la blessure à vif d’un souvenir récent.
Daniel Sernine, extrait de Quand vient la nuit.
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Un accro dans l’histoire fauve de la girafe
« Vous le diriez banal, sans doute, mais en me voyant, il souriait, à chaque fois, on aurait pu bâtir une vie sur ça » Miss Pettigrew, lives for a day. L’ordinaire auquel on veut échapper, à tout prix, n’est il pas finalement ce que l’on devrait chercher, quelle est cette course folle vers l’originalité, l’envie de se démarquer, hors limites, si ce n’est celles qu’on imagine, tant bien que mal, dans les échos voilés, écorchés, d’autres, tout aussi perdus. Un songe s’écrase dans la pièce, éclaboussant les murs, d’ombres et de lumières, les rêves brisés, recollés, sèchent, accrochés à un fil, tendu, sous pression, de cycles à composer, en vase clos. Se murer, autiste, à temps partiel, dans quelques heures qui s’étouffent de tout, qui s’assassinent d’envies impossibles, qui se frottent, à des fantômes, farceurs, moqueurs, amnésiques et la vie tourne, frappant, quelques coups, parfois, quelques rituels pour nous, sans remèdes, une pincée de ça, et si, toute proportion gardée, d’hasards, hagards, cherchant le sud, les yeux au ciel, aveuglés d’avoir pleuré, à sec.
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L’alpenage de Knobst, emballé de fauteuils rouges
Je suis allée au Théâtre hier soir, avec Oh! On est allée voir « L’alpenage de Knobst » au Théatre 14 invités par Laurent Delpit, (merci Laurent pour ce beau cadeau) une sombre affaire de deal de bouquet de fleurs à remettre à Letti Laubiès, l’une des actrices de la pièce. Oh! m’a gentiment demandé : ca te botte ?, j’ai dit oui, évidemment. J’ai passé un très très bon moment, c’est surprenant, l’histoire est originale et le jeu des acteurs ne laisse pas indifférent. Avant que cela ne commence, Oh! m’a révélé ses talents de tragédien, Britannicus de Racine, bientôt à l’affiche, fouillant sa mémoire, il avait tout, le rythme, la tension qui monte ...
"Ce dessein s'est conduit avec plus de mystère.
A peine l'empereur a vu venir son frère,
Il se lève, il l'embrasse, on se tait, et soudain
César prend le premier une coupe à la main :
"pour achever ce jour sous de meilleurs auspices,
ma main de cette coupe épanche les prémices;
dit-il ; dieux, que j'appelle à cette effusion,
venez favoriser notre réunion."
par les mêmes serments Britannicus se lie ;
la coupe dans ses mains par Narisse est remplie ;
mais ses lèvres à peine en ont touché les bords ..."et vlan, il tombe raide mort ! tu vois ? attend je recommence, "Ce dessein s'est conduit avec plus de mystère ..." et il a recommencé plusieurs fois, avec les mains, les yeux, la bouche, tout, une merveille.
En cherchant Britannicus sur le net ce matin j’ai trouvé cette réplique que je trouve très belle (j’ai tant de choses à découvrir encore) :
"Excité d’un désir curieux
Cette nuit je l’ai vue arriver en ces lieux,
Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,
Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes,
Belle, sans ornements, dans le simple appareil
D’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil.
De son image en vain j’ai voulu me distraire...
Trop présente à mes yeux, je croyais lui parler,
J’aimais jusqu’à ses pleurs que je faisais couler."
(Acte II, scène 2)
J’avais pris l’appareil photo, bien sur …Sur le chemin du retour, nous parlions de cigarettes et Oh ! me lance :
- Tu as entendu, ils ont verbalisé une femme qui conduisait au volant ?
- … ? pardon ? une femme qui conduisait au volant ?
- Oui, ils ont mis une prune à une femme qui conduisait au volant !
- Une femme qui conduisait au volant t’es sur ?
- Oui, une femme qui conduisait au volant, pourquoi ?
- …
- °_O
- Oh p’tain faut que je la note celle-ci !Catégories : Lu, vu, entendu 18 commentaires -
Parler au hasard et tisser des fils dorés
C'était bon, c'était doux, c'était du rire et des plaisirs, une broche qui vole, une perle qui tombe, une ardoise qui disparait, des histoires de filles, Fiso, PrincesseOnLine, VéroPapillon, moi, des histoires de blogs, des histoires tout court, un tonneau et bien sur un appareil photo ...
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Un secret battement de songe
Ebauche-moi, de toutes les couleurs, doucement, sans raison particulière, si ce n’est le désir, celui qui comble, espace, laissé par un morceau qui manque, jamais rempli, infiniment. Entreprend-moi, sans façon, sans leçon, à l’instinct, pour se faire du bien avec les mains, à contre-sens. Silhouette-toi, dans l’ombre d’une lune, équivoque, qui se voile à l’obscurité, troublée. Transmet-moi tes contours et tes détours, tes creux, courbes frissonnantes. Agace-toi d’une excitation, poison, à la langueur, de préliminaires qui se cherchent, à tâtons. Effleure-moi, de toutes tes forces, entre tes bras, possession par artifices, d’une magie sensuelle, rebelle, sorcellerie, qui s‘illusionne d‘un sortilège. Enchante-nous, et s’il nous plait, ne jamais plus en revenir.
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On ferme les yeux des jours avec douceur
Il y a certaines gourmandises qu'on aimerait faire durer, encore et encore, ce n'est pas toujours possible, malheureusement, reste les souvenirs et quelques kilos photos, promesses de tout ce qui reste à vivre, à faire, à voir, à aimer. Aller hop un p'tit topoboutsdephotos d'un dimanche sous le signe du chocolat.
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Ne pas déplacer les fantômes des étagères
" Je suis plein du silence assourdissant d'aimer. " Louis Aragon, Le fou d’Elsa. Quand dans l'absence on se fou d'amour. Et l’amour court, à en perdre haleine, dans le blanc d’un hiver, qui se décore d’un cœur givré, du bout du doigt, pour le geste, pour l’espoir, d’y croire. Le cliché est glacé mais l’idée reste, figée à la pensée, de s’amuser du caprice qui s’y glisse. Placebo aux blessures qui grattent un peu, qui s’ignorent, d’un impossible remède, la tête ailleurs pour ne rien en voir. Chercher les images d’où naîtront les mots, les enfiler, sur un fil fragile, seulement rompu, parfois de quelques points, de suspension … pour l’imagination ou ce que l’on ne sait dire sans les mains, sans une peau où écrire quelques caresses, à jouir, d’un silence.
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Le choc des vagues contre un temps sur les pointes
L'espoir est comme le ciel des nuits, il n’est pas coin si sombre où l’œil qui s’obstine ne finisse par découvrir une étoile. Octave Feuille.
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