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Echos à Vous - Page 2

  • Un bonheur à mériter de l’être

    Celle qui déguste

    Et nous avons donc vu la mer, et sur le sable des milliers de serviettes,  et sur les serviettes des milliers de gens, il y en avait tout autant dans l’eau un peu fraiche. Sur la plage nous avons mangé des frites enfin plutôt une espèce de purée sublime dorée et croustillante, c’était le premier octobre et il y avait dans l’air comme une vengeance sur l’été tout moche que beaucoup ont détesté, un pied nez des travailleurs en weekend qui s’offraient ainsi un moment inattendu.

    Et nous avons vu une panne, sur la rocade nord, en rentrant, il a bien fallu en rire, et nous l’avons fait, énorme, quand le dépanneur a fait monter comme il a pu la voiture sur sa dépanneuse, avec nous dedans, hilares, et la route ensuite et nous là-haut dans une voiture sans chauffeur. Et nous avons vu le parking du dépanneur, dans le noir, dans la zone industrielle déserte, en attendant le taxi, avec nos serviettes et une sans culotte.


    La panne, voyage sur un plateau par Bougrenette

    Tard dans la soirée en mangeant des saucisses cocktail et des bouts de fromage on s’est dit que c’était ça l’aventure et il a bien fallu en rire encore.  

    Et le dimanche, j’ai bullé en rentrant parfum d’épices et mes souvenirs, je suis sûrement une future fan de Lush, merci ma puce j'ai adoré retrouver ainsi pourquoi tu me manques tant.

     

  • Baignée par les vents soufflants

    alamer.jpgConjugue-moi ! A l’impératif présent, le mot sur la langue, l’idée dans la tête, l’envie sur la peau, raconte-moi une histoire pour m’y reconnaître, un rendez-vous la nuit, la lune au dessus. Invente-moi sirène et dessine-moi la mer sensuelle en murmurant le bruit des vagues sur mon corps, croque-moi de tes mains, laisse-moi imaginer les caresses humides, le goût du sel sur tes lèvres, la chaleur de ta bouche gourmande, affamée. Sature-moi de désirs en apesanteur, à la marée montante, pénétrante, infiniment. Fait-moi rêver qu’on pourrait s’y retrouver, s’y baigner, s’y noyer d’une jouissance d’embruns mêlés et s’échouer sur un bonheur pour quelques heures.

    Les plus belles histoires commencent toujours par des naufrages. Jack London.

  • Les délirantes passagères

    celle qui s’infléchie tordueUn vertige, sombre, âpre sur une lenteur doucement attendrissante pourtant  et un silence aigu, indicible, posé sur l’indéfinissable songeuse, la fugitive anxieuse qui se blesse à ses failles, s’enchaîne. Soupirer une intention indéfinie, vaguement confuse, une négation sans nuance et  quelques tendances à l’amertume vaine, inutile. Dissiper l’épreuve, ineffable phénomène s’inclinant sur sa proie tourmentée. Exprimer pour s’exhorter, plonger, sombrer et dans l’évidence de cette chute, se surprendre et se voir consternée, évidemment.

    Sache souffrir. Mais ne dis rien qui puisse troubler la souffrance des autres ... Léon-Paul Fargue

  • C’est un peu de ciel qui encadre

    Solitude_by_AndreyBobir.jpgLe silence est comme l’ébauche de mille métamorphoses. Yves Bonnefoy

    Quelqu’un est arrivé ici en tapant cette citation dans un moteur de recherche, je la trouve belle et pleine de jolies promesses, le silence inspire quoi qu’on en dise, il y a ceux qui l’aiment, ceux qui détestent, au milieu de tout ça, le silence fait du bruit d’une façon ou d’une autre, on dit que tout être vivant est limité dans la perception du silence par le simple fait qu'il émet lui-même des sons. Apprendre à se taire, s’éteindre, s’enfouir pour réinvestir un espace, le vide, un monde, le notre.

    Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours. August Strindberg, extrait de Seul.

    Merci August je vénère ton optimisme.

    Illustration Andrey Bobir

  • Histoire primitive

    consomme-en-petite-quantite-le-nutella-ne-presente-pas-de-risque-reel-pour-la-sante_15878_w250.jpgUne chèvre, sur un baobab, perchée,
    Tenait entre ses incisives un pot de nutella.
    Un cochon, par la gourmandise et une idée, alléché,
    Lui tint à peu près ce langage :
    "Hé ! bonjour, jolie chèvre à la barbe soyeuse.
    Que vous êtes jolie ! que vous me semblez désirable !
    Sans mentir, si votre bêlement
    Se rapporte à votre pelage,
    Vous êtes la pin-up des hôtes de ce fourré."
    A ces mots la chèvre ne se sent pas de béatitude;
    Et pour montrer son bel organe,
    Elle ouvre une large tronche, et laisse choir son pot.
    Et merde s'écria la chèvre …


    Après le plus compliqué, vois tu, c’est l’introduction de cette histoire le plus naturellement possible dans la conversation, si personne ne relève l’incohérence voir la débilité de tes propos c’est gagné, quand à la morale de cette allégorie, va savoir, sans oublier les paraboles mais c‘est un autre débat.

  • Cependant on prodigue, ubiquité et l'éternité

    juin et juillet 2010.jpg

    Je suis allée à l’Opéra hier soir, c’était beau, grand, lumineux. J’étais heureuse de le voir heureux lui et l’éclat dans ses yeux, pouvoir le toucher pour vérifier, ce n’est pas un mirage, c‘est mon étoile filante, mon porte-chance, l‘homme qui murmurait à l‘oreille des instants de bonheur. Certains silences me pèsent toujours autant mais je les occupe tant bien que mal et plutôt bien en certains lieux. Un esprit vif m’apaise, étonnant personnage, perfection tragique de notre comédie, une curiosité sans ponctuation, sans bonjour ni au revoir, je voudrais le voir parfois. Le mystère de l’été 2010, ou y a-t-il un pilote dans le bateau ? J’ai une tonne de je veux et quelques envies partout autour. La séduction a disparu comme elle était venue, l’habillage s’est envolé et il ne reste que quelques mots crus, saignants. J’ai eu un temps d’arrêt, aucune envie d’expliquer, rien à battre et c’est le bordel c’est comme la vie, c’est ainsi et parce que, tout simplement. On peut blesser, sans se retourner pour ne pas regarder, délit d'ignorance,  ou connerie délibérée. Et une poule alors ? Et tes larmes, comme j’aimerais t’offrir les perles, tu sais le pays de celui qui se fait ombre, quelle idée idiote, l’inconsistance n‘est pas une solution, et que dire, il y a si peu, laisser filer, te retrouver, et ses bijoux de famille en pendentif juste pour te faire sourire. J’ai laissé tombé et j‘ai refermé la boite, j’ai dépassé certaines limites. Et pour toujours, reflet dans mon miroir, le revoir, s‘entrapercevoir, en lisant ses mots espérés, redoutés, mon âme a frissonné et j’ai entendu mon cœur appréhender.


    podcast

     

  • Avec le chaos jusqu'aux coudes et la petite lumière

    vladstudio_halloween_kitten_320x480.jpgC’était mon dernier mot et il s’est brisé sur une sensibilité mal placée, depuis je préfère me taire, en silence. Faut il réellement se protéger quand l’on donne, faut il nécessairement que l’on soit lucide pour être fort. Finalement j’ai l’air de me laisser séduire. J’ai combattu mes réserves et entre mes mots une voix, des désirs et des envies, un rire, un souffle sur la fin d’un jour et le murmure d‘un baiser (un baiser ne prend sa juste valeur que cachée sous l’attrait du désirable grisant), éternelle promesse à l‘éveil des sens, à la fragilité de cette découverte, à la futilité de ce plaisir à vif qui s‘émoustille à l‘inconnu anticipé. Je regarde passer mes nuits depuis un moment, les yeux grands ouverts dans le noir, je me rejoue quelques scènes sans le script et sans erreurs, si j’avais pu, si j’avais su, j’ai mon monde à refaire et une vie à habiter. La nuit je m’autorise la faiblesse d’avoir peur, je me parle de ma douleur, de mes chagrins, de cette nouvelle épreuve et j’en fais le tour, tout autour, forcément je ne dors plus vraiment et je suis fatiguée, trop. Mais je vais bien, tu n’as rien vu, rien dit, rien demandé, comme beaucoup, comme presque tous, comme les autres, ça me fait doucement sourire, c‘est mieux qu‘en vomir. (La colocation à 40 ans avec sa mère n'a rien de simple parfois) ce soir je lui ai parlé de T. lui expliquant plus ou moins ma situation, elle a semblé  à moitié surprise et a accepté bien sur d'aller passer une nuit ailleurs  avant de rajouter : et sa femme elle va bien  ? ... je te laisserais le chat !  je n'ai pas su quoi répondre, pour le chat.

    Illustration Vlad Gerasimov