Désir-nous, un geste, un rien, un nouveau souvenir, ta main, tes doigts, la brulure de la caresse, tatouée sur ma peau, un souffle, une tentative, avortée spontanément, sur une seconde qui s’attarde et persiste, pourtant. C’était infime, une envie volage, qui s’est laissée ignorer, doucement, légèrement, minuscule corps à corps, sans importance, sans conséquences, un bout de désir échappé au raisonnable, que je savoure, passé minuit, au fond de mes nuits, que je retiens, à peine, pour ne pas te perdre. Une gourmandise adoucissant nos réalités d’une tendresse autonome.
Illustration Pixellabor






Détachement, dans l’avidité à se raccrocher à ce que l’on ne trouve plus, désinvolture à mi chemin de ses yeux frigides. Indifférence, sans évidence, qui s’émousse, frénésie ambigüe d’un entrain bordé d’une légèreté nonchalante, qui se balance, à la rigidité du bout de ses lèvres, pincées. Murmure de quelques mots sensibles, blessés d’avoir été joués à la mauvaise personne d’un accord qui s’épuise d’un temps approximatif. A l’audace qui oscille, fermement, sur une hésitation, se colle l’incertitude d’une ombre d’inconstance, contradictions en friction, s’échauffent les sens, en étincelles, artificielles, trompant la réalité d’une contrefaçon, un rien synthétique, à peine pathétique. La mauvaise adaptation s’intrigue d’un crime, que la morale ne saurait percevoir, d’une victime, d’un coupable, un nœud au désespoir, de la fin qui se trame à la manœuvre de l’illusion, qui se plante dans le décor mots mâchés, d’une chronique sous X, sans témoins, ni trompettes.


A la faveur d'un enfer, qui perle aux coins de tes yeux, les heures qui se décomposent à la souffrance incontrôlable, instable, lunatique. Je déteste à l’envie d’en finir à ce temps qui s’effrite de riens, au quotidien, de l’absence de solutions ou tant d’impossibles remèdes sur lesquels détourner le regard. Désirs inconscients qui griffent les pulsions, à la répulsion, d’un avenir qui ne peut se définir à la couleur de la nuit, qui s’étreint sur un jour sans biens, à l’écho de tes silences qui tranchent dans le vif, de mes hésitations, à vivre ces fragments de nous, esquissés à la pointe de nos détresses.