
Rien, rien ne vient, je ne sais ni quoi dire, ni comment, c'est un grand vide que je ne cherche même pas à remplir, car au final je m'y sens plutôt bien, au milieu, en attendant, encore. Une étape, qui passera ou pas, le début d'autre chose, même pas, va savoir. Le temps s'englue, coute que coute, passe, en d'autres jours, ombres portées, s'effilochent, d'ennuis propices, l'esprit se fige, ignore les pensées, tétanisées, d'ignorances, à un futur dentelé, d'incertitudes. Tant, autant, toujours plus, jamais sans, c'est pesant, vraiment, et pourtant, au final, ça pourrait être pire, également.

Depuis quelques jours, il neige, des pétales de fleurs, je les regarde tomber et c'est plutôt joli, les branches du cerisier, qui se démaquillent, le temps d'un souffle, au milieu du reste, un rien confus, sans queue ni tête, rincé, essoré, mais qui peine à sécher. Je ne crois pas pouvoir, un beau jour, attraper cette réalité, qui m'échappe, trop attachée, encore, à quelques fictions qui trainent, trop près, qui manquent, trop fort, au pluriel, tant qu'à faire. Et c'est ainsi qu'on se tricote des confusions pour perdre la raison, qu'on cherche, dans le désordre d'un réel imaginaire.
Les yeux grands ouverts, derrière les paupières fermées, à double tour, la nuit s'étire et se déchire, sous les assauts de l'irrésistible douleur qui se fige, en un point, qu'elle pointe sur hasard, joueuse, appuyant avec une avidité carnivore là où ça fait cruellement, mal, à s'amputer de l'épreuve. Dans le noir du regard clôturé, chercher, en quelques points, filés, une perspective, mobile, amovible. S'égarer et se perdre dans l'obscurité lacérée d'avoir à se répéter, habitée, de compositions aléatoires, d'un temps qui se décompose et se corrompt à dupliquer, copieusement, généreusement, des jours et des nuits éventrés, qui peinent à survivre, mais qui persistent, interminablement.