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Voyages de nuit - Page 21

  • Rien de plus qu'une housse à la nuit

    l'épine à Philo.jpgCompose-moi, comme Je pense à toi, comme hier, il y avait tes yeux précipices et  tes mains, les effleurements appuyés sur nos caprices, cède-moi, à donner vie à la chimère, aujourd'hui c'est le néant. Sans tarder je t'aimerais, une fois encore, tant, aliène-moi, abondamment. Je t'imagine toi, comme au passé de ces heures mosaïques, à ton dos tourné, dans un trouble silence impénétrable, à la lumière de ton infidélité impitoyable, tu t'en veux comme je te veux, trop fort, cruellement. Évoque-nous, toujours plus déments, insensés, dans le plaisir de nos peaux qui se touchent, et quelques chuchotements audacieux, de la caresse inconsciente, instinctive, qui se colle, se glisse, à l'envie de toi, assidue, là, ici, maintenant. Mon inclinaison, je veux tes lèvres, ton souffle court, entreprend-moi de tes audaces impudiques, comble mes vides de tes désirs vigoureux à en faire rougir nos mémoires, demain.

     

    Aujourd'hui c'est l'absence mais je te médite d'une dérisoire perspective.

     

    Illustration "sujet épineux" par Philo

  • Sinueuses et nulle part est toujours plus loin

    Vous conduire sur quelques chemins, vous entraîner, encore un peu, à quelques détours, entre hier et aujourd'hui, la Roumanie, chez Dana, où le temps prend encore son temps, une flânerie qui sort de son lit doucement et des couleurs dans le cadre, au milieu un château pour un empaleur qui ferait presque peur, là bas on promène les vaches comme ici les chiens, on nous répond "avec plaisir" et la joie les illumine, fantastique, faut juste dire merci, je gagne un café à la station service, et encore et aussi, il y a tant sans savoir comment le dire. Alors je ne vais plus rien dire.

    Il en est des paysages comme des hommes : il faut un peu les vivre pour pénétrer leurs secrets. Harry Bernard

    Sur les routes.jpg

  • L'ironie hésite à sourire et le monde au bout

    idée.jpgUn rythme cardiaque qui s’accélère, une obsession qui s’incruste, une pathologie, une addiction sans produit, une toxicomanie sans drogue.

    J’ai encore craqué hier soir et j’ai commandé une yaourtière et une sorbetière, je suis accro compulsive au petit électroménager, certains disent que l’achat compulsif c’est plus ou moins un déséquilibre émotionnel. M’en fout. (1)

    Enfer ou Paradis, et entre les deux, y a-t-il un équilibre, même infime, un endroit où se poser, sans tomber. Pourquoi tant de démesures, de désirs absurdes, pourquoi toujours plus, pourquoi vouloir être différent, et toujours faire semblant. T. m’a dit « mon monde, je crois qu'il est carré, ça tourne bizarrement » j’aime cette idée. En pleine lumière, à quoi joues-tu si naturellement, comme une habitude, mais il est doux de retrouver cette incertitude, qui s’incrédule, entre deux émotions et quelques souvenirs, ambigüité sous marine et une énigme plus tard, qu’en sera-t-il réellement demain. Qu’importe. (2)

    Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. Marcel Proust.

    (1) J'aimerais que tu fasses preuve de moins de je-m’en-foutisme dans la gestion de ta vie.

    (2) liberté d’indifférence : état d’une âme libre de choisir entre deux partis, parce qu’aucun motif ne la fait pencher vers l’un plutôt que vers l’autre.

  • Toi-même à mon altitude émergeant des nuées.

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    Des mots ici jetés, ceux qui ne veulent pas sortir, les étouffés dans un murmure, ceux qui restent bloqués, muets. Je suis inquiète, je n’habite plus ton silence, une porte s’est fermée, je n’invente plus cette compréhension, inconsciente, de ton absence. J’ai l’imaginaire en déroute, qui tourne en boucle, sur un malaise, si seulement, j’arrivais à te toucher, juste un peu, voir dans tes yeux, à peine, juste de quoi chasser ces regrets amers, d’avoir été sans pouvoir être, c’est d’une étonnante banalité, c’est sans l’ombre d’un doute sous un ciel d’incertitudes, c’est l’heure d’hiver d’une saison en pleurs, l’esprit a mal d’être tellement bancale des sentiments avortés, dans un soupir je m’invente l’I.V.A., l’Interruption Volontaire d’Amour, œil pour œil et sans moi. Aux cœurs errants rien d’impossible et d’un dérisoire naît un néant absolu, des formules en bataille pour changer de sujet.

    Dans un autre registre justement et pour parler d’autre chose, faut arrêter de me prendre pour une conne, ça commence à me gonfler, sérieux.

  • Hypnose et l'impalpable grimace

    Illustration Kubicki

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    Aimer quelqu'un, c'est le dépouiller de son âme, et c'est lui apprendre ainsi - dans ce rapt - combien son âme est grande, inépuisable et claire. Nous souffrons tous de cela : de ne pas être assez volés. Nous souffrons des forces qui sont en nous et que personne ne sait piller, pour nous les faire découvrir. Christian Bobin.


  • Tellement se regarde dans les yeux

    chaos-glow-1-sherry-bellamy.jpgAprès être montée bien haut, et quelques étoiles, je suis en bas, recroquevillée, juste un peu abîmée. C'est dans l'ordre des choses, normal et absolu, ça ne peut m'échapper, c'est ainsi, que je fonctionne. Fatiguée, épuisée sur les cotés, je me demande quelques heures, encore, pour reconstruire mes échafaudages, ouvrir les sorties de secours, ré écrire mon plan de prévention, alors je tombe dans cette inconscience à la limite du coma, mon autisme de fin de semaine, sans rien pouvoir dire ou faire, déconnectée de la réalité sans même pouvoir penser, préservation me dis je, c'est sûrement mieux comme conséquence, mieux que de rêver et d'imaginer un autre coté aux choses, une autre facette à une dimension, un temps ou tout serait différent, autrement. « je t'aime, tellement » rebondi dans ma tête sans savoir quoi faire, où aller, vers qui se tourner, comment peut on aimer autant, sans savoir à qui l'offrir, dans l'hypothèse que cela puisse être un cadeau, ce n'est  pas une évidence, loin de là. J'ai la tête qui explose, et la douleur en marteau piqueur ce soir, ça me tue à petit feu, j'avais oublié et c'était une bénédiction.