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Voyages de nuit - Page 17

  • Un grand bruit sur une petite chute

    Screen_shot_2010-11-04_at_1.37.10_PM.jpgJe suis en manque d'inspiration, de motivation et de temps, et je ne sais quoi écrire, dire, montrer, j'ai de la matière mais sans recette particulière, je laisse courir en me disant qu'il y aura toujours un moment pour revenir, même si le rythme est chaotique et les nuits inhabitées, les voyages me sont encore et toujours indispensables, c'est un lien précieux riche d'années particulières. C'est la fin d'un chapitre qui avait débuté ici, dans l'ombre, ma motivation, mon évasion, quelque chose vient d'être effacé, des jours et des jours gommés par quelques mots sur un papier tamponné, tout reste à écrire, j'ose le croire, je me permets de l'espérer, j'aime l'idée. Loin d'être triste, je suis juste inquiète face à l'avenir, comment remplir une vie, comment combler les vides, faut-il pleurer pour savoir rire, trouver le courage de résister, se battre encore et se jeter dans une nouvelle bataille, oublier la douleur pour s'offrir le bonheur. Il y a tant de questions, si peu de réponses, et quelques hasards sur mes espérances. 

  • Accordez-moi

    nosingerhkgravitypearl-2.jpgL’indolence d’un tendre, sur la peau dessine, les prémices délicates, de délices imaginaires. C’est un sentimental usage, un sensuel amoureux, l’épris qui s’impose au désir tout juste éveillé d’un songe en abysses. Le délicat contact console, caresse la tristesse, bien être, à part entière, recomposer pour ne pas s’user jusqu’à l’âme, profondément. La conscience s’ébroue sous l’impact de ses sens, intuitive révélation de la privation altérant les jours pour échapper aux heures cruelles, pour éviter l’insupportable abandon. Dans les nuits des inutiles sacrifices, tournent en boucle les temps perdus, disparus. Retrouver la douceur d’instants nus, dévêtus de tout, rien que nous-mêmes et le plaisir comblant les vides.

  • C’est un peu de ciel qui encadre

    Solitude_by_AndreyBobir.jpgLe silence est comme l’ébauche de mille métamorphoses. Yves Bonnefoy

    Quelqu’un est arrivé ici en tapant cette citation dans un moteur de recherche, je la trouve belle et pleine de jolies promesses, le silence inspire quoi qu’on en dise, il y a ceux qui l’aiment, ceux qui détestent, au milieu de tout ça, le silence fait du bruit d’une façon ou d’une autre, on dit que tout être vivant est limité dans la perception du silence par le simple fait qu'il émet lui-même des sons. Apprendre à se taire, s’éteindre, s’enfouir pour réinvestir un espace, le vide, un monde, le notre.

    Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours. August Strindberg, extrait de Seul.

    Merci August je vénère ton optimisme.

    Illustration Andrey Bobir

  • 8 - Les saccades d'un antécédent

    swarm2.jpgLa surprise me laisse muette, figée, le souffle coupé. Gabriel est là, suffisamment proche pour que d’un mouvement je puisse le toucher, je n’ose le faire, je reste là sans rien réaliser, sans rien dire. Pourquoi est-il là ? Il a rompu le lien tenu, d’un geste, de quelques mots, sans se retourner, sans réaliser qu’ainsi il me laissait profondément blessée, le pardon qu’il voulait je n’ai même pas pu l’envisager, la haine en cataplasme a fait son œuvre et aujourd’hui il est trop tard, bien trop tard. Le faire entrer, comment résister, pourquoi oublier qu’il piétine ma vie trop souvent, avant de repartir, enchainé à son étrange maléfice. Son visage est abimé, son corps entier semble frissonner, prêt à se briser, dans quelle vie est-il tombé, à quelle histoire s’est-il heurté. Partagée entre curiosité et instinct de survie, j’hésite en le regardant, sa bouche s’ouvre doucement, quelques mots tenus s’échappent « aide moi ».

    Gabriel ouvre les yeux, cherchant autour de lui quelque chose de familier auquel se raccrocher, je semble trouver une place dans son champ de vision, « merci » me dit-il. Ne me remercie pas, raconte moi, ai-je envie de lui répondre, en me détournant sans rien dire.

    « Je suis reparti longtemps, J’ai voulu abandonner mais jamais je n’ai résisté, encore et encore il m’a fallu tenter pour comprendre. J’ai vu des choses que je n’aurais jamais dut voir, j’ai souffert terriblement, spectateur d’une humanité cruelle, le 20 avril 1889 j’aurais pu d’un geste mettre fin à la vie du plus redoutable tyran de l’histoire humaine, je n’ai même pas pu le toucher, on ne m’a pas offert ce pouvoir, sachant ce qu’il allait faire je n’ai pu que le regarder en pleurant sur les millions de victimes que cet enfant ferait une fois adulte et l'aurais-je fait ?. Combien ont rêvé de pouvoir remonter le temps pour le tuer, et moi j’étais là impuissant, ne pouvant intervenir. Je cherche toujours le trésor, on me donne des bombes, des charniers, des enfants guerriers, esclaves, des femmes vitriolées, des bébés vendus, battus, violés, je ne peux que regarder, dit moi où est le trésor dans ce temps décomposé ? » ...

    Illustration Daniel Shiffman

  • Laisse l’audacieux déterminer

    constanceguissetvertigo.jpgLe sentiment flotte légèrement au dessus de ma conscience, je trouve finalement désagréable ce détachement de plus en plus fort, cette espèce de faculté à occulter les problèmes, la colère. Ne plus rien voir, ne rien ressentir, détourner les yeux ou le cœur, pour ne pas avoir à perdre plus encore, ne rien avoir à en dire, surtout ne rien prévoir, oublier d’anticiper, feinter la peur des moments difficiles. Je me sens vide, dépeuplée, de ce que je repousse dans la crainte d’être submergée, je me sens dure pour ne pas me fissurer, dans l’attente, les questions sans solutions, les envies sans concrétisations, espérances sans perspectives. J’abandonne sans même y penser. J’aimerais retrouver l’énergie comme une hardiesse déterminée, reconquérir le besoin de rythmer les jours, le temps, de petits détails, de plaisirs à caresser au creux de la tête, pour bercer la vie de futilités câlines, joyeuses, inutilement essentielles.